vendredi 24 avril 2015

Chambre 24 et Chambre 31 de Daniel Nguyen



Chambre 31
Vue imprenable sur la Seine, petits déjeuners en chambre compris, une salle de bains avec baignoire, une très bonne opportunité pour notre première nuit. Nous la voulions spéciale, dans un cadre dont nous puissions nous souvenir ensemble. Check-in négocié pour 11h du matin. Il a fallu négocier ferme avec elle. Petit à petit, elle a cédé, se ralliant à mon idée qu'il nous fallait un cadre particulier pour notre première fois. J'y tenais, autant qu'à mes goûts de luxe et mes exigences en matière d'hôtellerie. Le goût du beau, d'un certain raffinement, pour accueillir nos gestes et nos baisers. Deux semaines que nous ne nous sommes ni vus, ni touchés et encore moins embrassés. A Lyon, nous avions failli et puis nos corps avaient considéré que c'était encore trop tôt. Nous avions contourné en poussant plus loin, bien plus loin, nos attouchements. Ils étaient déjà presque comme une première fois, une avant-première fois. Je l'avais goûtée à deux reprises le mardi et le mercredi. J'avais adoré son goût tout autant que sa manière de s'abandonner à mes lèvres, mes dents, ma langue et mes doigts. J'aurais aimé qu'elle jouisse tout à fait. Lors de son séjour à Paris, nos rencontres clandestines et matinales s'étaient renouvelées du dimanche matin au mercredi, chaque jour marquant la nécessité de plus en plus impérieuse de nous revoir le lendemain, aux aurores, et de prendre le petit déjeuner chez moi, sur mon lit. Chaque matin avait eu son lot de surprises, dévoilant notre faim mutuelle, la chute inattendue de nos barrières. Cela avait commencé un dimanche matin, au marché des Enfants Rouges. Elle était arrivée par derrière, apposant ses mains nues sur mon visage. Instinctivement, nos doigts s'étaient emmêlés, puis sa taille avait cédé a mon bras. Elle portait une robe en laine bleue, assez courte et près de corps. Au café, elle avait défini une limite virtuelle au milieu de la table de bistrot, entre ma tasse et sa théière. Cette robe bleue, je ne l'oublierai jamais. Premier baiser, ma main en dessous du genou. Plus tard, elle m'a révélé qu'elle portait des bas.



Chambre 24
Il y a trois semaines, cette idée m'est venue, puis s'est imposée : revenir rapidement, bien avant mars, pour fêter notre Saint-Valentin à nous. Cette idée m'a paru folle : je n'ai jamais fêté la Saint-Valentin avec ma compagne du moment. Je trouve cette fête commerciale, presque insultante : allons au restaurant une fois par an, avec des chandelles, comme tous les autres. Et pourtant, je veux marquer le coup. C'était avant notre mardi, avant notre réveil du mercredi, avant la vingt et une. De retour à Paris, il n'y avait plus aucun doute, plus aucun questionnement sur ma motivation. C'était une évidence. Je voulais ardemment notre Saint-Valentin à nous, rien qu'à nous, même si ce n'était que pour vingt quatre heures, sans autre motivation que ce nous qui enfle. 
Pour la première fois, je prenais EasyJet et la navette au lieu du taxi. Je ne veux pas te gêner. Les treize jours d'attente nous ont parus infinis. Tu as pensé à ta tenue durant toute une semaine. Le samedi, tu m'as envoyé un texte splendide. Et puis, le dimanche, plus de nouvelle, plus de texto, plus la moindre communication. Je savais qu'il y avait de la tension familiale. J'étais inquiet. Le lundi soir, tu m'apprenais que ton téléphone t'avait été confisqué. Nous avions convenu de passer par ton amie Amandine. Tout était réglé, tu avais tout prévu. Le diner en amoureux était maintenu. J'étais dans un état de rare fébrilité. 
A 6h10 du matin, malgré quatre heures de sommeil tout au plus, je me suis levé d'un bond dès la première sonnerie du réveil, mon sac et tous ses possibles fin prêt depuis la veille au soir. A 6h45, le taxi m'enlevait jusqu'à Orly. Plus je me rapprochais, plus mon coeur battait la chamade, avec cette frustration de ne pas pouvoir te relater mon avancée progressive vers toi. Dans l'avion, je dormais un peu et continuais à écrire les Chambres 25 et 21. Arrivé à Orly en avance, je décidais de prendre la navette qui m'emmena à Denfert. De là, je flânais au soleil, déambulant dans les ruelles jusqu'au centre de la capitale.


L'avis du club

Pour le mois de juin, le Club des Livrophages a lu 2 nouvelles d'un auteur indépendant, Chambre 24 et 31 de Daniel Nguyen.

  C'est une chronique qui n'a pas été facile à écrire, voilà pourquoi elle arrive si tard.

  Tout d'abord, heureusement que ce n'était que des nouvelles, c'était d'un ennui mortel, on s'est dit que s'il y avait eu plus de pages, on aurait pas tout lu. 
  On a trouvé ces nouvelles inintéressantes au possible, le personnage masculin pitoyable, limite malsain. Cet homme est sans gène et raconte sa romance ainsi que sa vie sexuelle avec une jeune étudiante, on en sait pas beaucoup plus sur leur âge respectif, leur rencontre ainsi que la raison de cet amour secret. 
  L'une d'entre nous a tout de même trouvé cet homme attachant à sa façon d'idolâtrer cette femme, elle l'a trouvé romantique, c'est le côté fleur bleue de notre copine. Cependant, elle a trouvé que les personnages ne sont pas assez décrits.

  L'écriture est brouillonne, certaines phrases sont à la limite du lisible.

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